“Mbola bio…mbola bio…Gasikara bio, Raha jiaby Bio….” Extrait de chanson de Denise, traduction “encore bio…encore bio….Madagascar bio…Tout y est bio…” La chanteuse parle de Madagascar en général, de ses cultures, de sa civilisation, de son éternel sourire et de l’amour infini qu’elle porte pour son pays. La mondialisation a amené son lot de changements, de bons et de moins bons. Maintenant nous avons des poulets de chair, des provendes, des DDT…mais malgré ça, nos méthodes demeurent très traditionnelles concernant l’élevage et la plantation.
Aussi longtemps que je m’en souvienne, jamais je n’ai vu ni entendu une plantation de vanille de Madagascar utiliser de l’engrais ou des DTT. Le cultivateur choisit avec soin son terrain, favorisant les collines pas trop loin d’une source. Parfois les plantes tutrices des lianes de vanille, qui sont souvent des Jatrophas y sont déjà, les jatrophas se trouvent un peu partout au Nord Est de Madagascar, c’est une arbuste, idéal pour prendre soin des lianes facilement. D’autres fois on plante soi-même les plantes tutrices. Un plant de vanille requiert constamment de l’attention, retirer les feuilles mortes de la liane, l’orienter dans la direction voulue, vérifier que d’autres plantes ne squattent pas la tutrice, maintenir la tutrice aussi saine que possible pour que la vanille le soit aussi…Les restes on les mets entre les mains de la dame nature.
Certains cultivateurs de vanille ont des soucis d’insectes qu’on appelle “menabe”, j’ignore le nom en français. Lorsque les “menabe” attaquent une plantation de vanille, les planteurs savent que la seule solution c’est de déménager, redémarrer une nouvelle plantation. Aucun insecticide ne peut venir à bout de “menabe”. La sève d’un plant de vanille en contact avec la peau cause des démangeaisons et des irritations, de sorte qu’aucun insecte n’ose s’y aventurer. Mais lorsque ça a l’audace de le faire, c’est que c’est assez costaud pour venir à bout de la sève et des insecticides.
La vanille de Madagascar ne peut être que bio. Je me pose souvent des questions pour les vanilles qui sont vendues à l’étranger à trois euros « la gousse de vanille de Madagascar non bio » et dix sept euros « la gousse de vanille de Madagascar bio « . De sorte que le mot Bio est devenu commercial. Mais comme je le dis souvent, chacun son choix.
Laïla BAVY
[…] La Vanille, selon le contexte, l’origine, la région, le pays et la culture peut avoir différentes significations, couleurs et parfums. Depuis dix ans que je partage cette passion, je ne sais plus le nombre de fois où j’ai raconté l’histoire de la vanille, en quatre langues, et à de nombreux auditeurs de parts le monde. C’était une satisfaction inégalable que de partager un des trésors de mon pays. Mais le plus fascinant pour moi avait été d’écouter d’autres histoires de la vanille que des langues différentes de la mienne racontaient à leur tour. […]
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